La Digitalisation : Bien plus qu’une question informatique, une question de culture
Malgré une forte volonté des dirigeants pour réussir leurs transformations digitales, plus de 70% de ces projets échouent. Quelle en est la cause ? Quelles conséquences ont ces projets sur la culture de l’organisation et les collaborateurs ?
Le changement : rapide et constant
De nos jours, les changements s’opèrent de plus en plus rapidement et notre capacité d’adaptation est sans cesse défiée. Les solutions digitales que nous utilisons au quotidien, ainsi que la connectivité à laquelle nous faisons constamment face, sont la preuve de cette évolution rapide de nos comportements.
Sans pouvoir prédire l’avenir, une chose est certaine : le changement est la seule constante qui persiste.
Les organisations sont-elles prêtes à faire face à ces changements ?
Comme mentionné dans l’introduction, une grande partie des projets de transformation ne voient pas le jour ou n’atteignent pas les objectifs escomptés. Ces projets sont trop souvent abordés d’un point de vue purement digital sans prendre en compte l’historique de l’organisation, les produits et services, les clients, les collaborateurs ou encore les procédures en place. A ce constat s’ajoute couramment un fonctionnement « en silos » qui inhibe la communication, la coordination et la collaboration au sein de l’organisation.
Ainsi, il est primordial pour une organisation, qui souhaite réussir sa transformation digitale, d’adopter une approche systémique de l’écosystème dans lequel elle évolue, en considérant les besoins des clients, sa flexibilité organisationnelle, sa capacité à gérer des changements et à développer ses compétences ainsi que son ouverture d’esprit face aux nouvelles technologies.
Une question de culture
Un projet de transformation passe ainsi par une évolution de la culture d’entreprise pour accueillir le digital et l’innovation. Pour cela, proactivité et agilité, collaboration et engagement ainsi l’acceptation de l’échec et l’expérimentation de nouvelles méthodes sont les maîtres-mots.
Pour bien cerner cette notion de culture, il est important de prendre conscience qu’elle se compose à 30% d’une dimension formelle (stratégie, structure, processus) et à hauteur de 70% d’une dimension informelle (règles de vie, jeux de pouvoirs, relations, croyances, opinions, attitudes, valeurs et motivation des collaborateurs). Bien que de nombreuses études montrent une corrélation entre culture d’entreprise et productivité, cette dimension informelle et intangible est trop souvent négligée. L’informel constitue l’ADN de l’organisation qu’il faut ménager et (grandement) prendre en compte dans tout projet de changement.
De plus, n’oublions jamais que si la stratégie guide l’organisation dans l’atteinte de son ambition ; la culture, elle est le moteur qui fait avancer les équipes dans ce voyage.
Comment réussir la transformation digitale ?
Le défi premier d’une organisation qui souhaite réussir son projet de digitalisation, est de changer sa manière de penser. En d’autres mots, c’est tout d’abord en se concentrant sur l’état d’esprit et le comportement des parties prenantes impliquées dans le projet, qu’une culture « digitale » peut naître. C’est seulement dans un second temps que le choix doit se porter sur l’outil ainsi que sur la manière de l’implémenter et de l’utiliser.
Un défi au-delà de la technologie
Bien que l’on aurait tendance à penser qu’un projet de transformation digitale doit être mené par des experts IT, le choix se révèle être plus pertinent d’identifier un collaborateur motivé, qui a une bonne connaissance de l’organisation et qui a prouvé à multiples reprises sa capacité à relever des défis et à mener des projets à bien.
Quelques raisons qui expliquent ce choix pour accompagner ce type de projet :
- Comprendre la stratégie de l’organisation ainsi que sa capacité à changer avant d’investir dans un outil ;
- Savoir identifier des collaborateurs champions qui ont une expérience riche sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas au sein de l’organisation pour les impliquer, les former et les positionner pour ainsi capitaliser et tirer parti de leurs connaissances ;
- Savoir entendre et reconnaître les peurs des collaborateurs face aux conséquences que la transformation digitale va avoir sur la structure en communicant ouvertement à tous les niveaux de l’organisation ;
- Encourager une culture « Start-Up» au sein de l’organisation où les collaborateurs ont de l’espace pour être créatif, expérimenter, développer, prendre des décisions de manière agile et où l’ouverture d’esprit et la diversité des profils sont recherchées.
Le paradoxe de la transformation digitale
Au vu des changements de plus en plus rapides, il est nécessaire pour les organisations de développer leur agilité, leur proactivité et leur compréhension de l’écosystème dans lequel elles évoluent, pour répondre aux besoins à venir.
Pour conclure, le succès d’une transformation digitale ne repose pas uniquement sur le choix de l’outil, mais sur la motivation et l’engagement des parties prenantes. Une stratégie digitale claire donne le cap, et la culture de l’organisation constitue l’ADN et le terreau dans lequel les changements fleurissent.
Ce qui semble être une révolution digitale est, en réalité, une évolution culturelle …
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